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navegacãobrasil (suite)
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  • Histoire d'une croisière en voilier de Tanger à Afua (Brésil), passant par Madère, Dakhla (Maroc), Dakar, Le Cap Vert, Salvador de Bahia, l'Amazone Belem, Manaus jusqu'à Afua. Retour par les Antilles, les Açores et Gibraltar jusqu'à Sète.
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22 mars 2011

De Belem à Santarem


Mardi 22 mars

Nous nous présentons à 17 h à l'embarcadère,ponton de ciment où on accède par une descente en terre caillouteuse, plutôt terrain vague qu'accés à un bateau de voyageur. Pas d'accueil, pas de bureau, directement sur le bateau comme si on montait dans une barque. On vient obligatoirement en taxi car on traverse un quartier de favela assez difficile.

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le "Santarem" à quai charge des tonnes de fruits et surtout des oignons, non pas dans des soutes, mais sur le pont inférieur.

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Il faut emprunter avec notre bagage la même planche branlante pour monter à bord et se faufiler entre les marchandises ou s'effacer devant un porteur pour escalader une sorte d'escalier-échelle vers le pont supérieur. Odeur de vieux raffiot, activité de chargement, ça grouille. Sur un bout de table un employé grognon et débordé prend notre billet et notre passeport pour nous inscrire au stylo-bille sur son grand cahier. La clé et on gagne notre cabine, réduit un peu crasseux, avec une petite "salle de bain" qu'on a envie de nettoyer ! mais avec une douche. L'eau est celle du fleuve, c'est-à-dire limoneuse, marron et froide. Lit, matelas et draps semblent bien propres. Une climatisation de fou qui en fait un vrai frigidaire. Une employée interrogée nous dit que c'est la clim générale du bateau: inréglable. Première étape colmater les bouches de climatisation avec tout ce qu'on trouve: des morceaux de PQ roulés, recouverts de sacs de plastique attachés difficilement avec le sparadrap des pansements et qui manquent d'être arrachés par la soufflerie  puissante. Avant de sortir assister au spectacle du chargement, de l'entrée des voyageurs et attendre le départ, on pulvérise un bon coup d'insecticide "Raid" un peu partout. On n'est pas difficiles mais quand même !

P1140818 trajet Belem Santarem

19 heures, nuit noire, le bateau largue les amarres avec 1 h de retard et passe entre les îles face à Belem pour gagner le lit du Para. C'est partit pour 3,5 jours de navigation.

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très vite, d'autres bateaux de passagers, semblables nous accompagnent et dans la nuit une escadre de 8 bateaux éclairés remonte le fleuve. Problème de sécurité ? les bateaux se doublent, les uns les autres, changeant constamment de position relative, très près les uns des autres; réguliérement les pilotes éclairent leur route d'un puissant coup de projecteur, repérant les gros troncs d'arbre qui flottent, les îles d'herbe flottantes, explorant les berges.

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les bateaux cotoyés sont éclairés et montrent les pontons de hamacs multicolores, et la nuit qui se prépare à bord.

le lendemain matin la rive est basse, la forêt jusque dans l'eau, les habitations en bois sur pilotis avec toutes un ponton et une pirogue, c'est la saison des pluies, le niveau est très haut au ras des habitations parfois.

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sur l'eau des îles flottantes, grandes plaques d'herbes avec leurs racines parfois profondes qui se sont détachées avec le courant et les pluies et descendent le fleuve. c'est un problème pour les petits bateaux de voir leur safran ou l'hélice pris dans cet écheveau. Aussi des troncs d'arbre sans doute échapés des coupes plutôt que déracinés, mais grand danger pour la coque d'un voilier !

très vite en ce début de matinée, surgissent des pirogues de chaque habitation. parfois la famille entière, parfois des enfants seuls, une mère et son tout petit sur les genoux, à la rame, ils s'approchent très près du bateau.

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ils viennent tous avec les mêmes gestes de demande attendre les sacs de platique que la cuisine du bord leur jette avec sans doute les restes de la veille,

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grande habileté pour récupérer ces sacs malgré les remous du sillage qui balottent ces pirogues comme des bouchons. certains repartent bredouilles.


récupération des sacs

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Quelque chose de poignant.

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Le paysage défile

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avec les maisons en bois enchassées dans les rives bordées des grands arbres n'offrant comme seule issue que la pirogue sur le fleuve.

 

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On ne se lasse pas de ce spectacle toujours pareil et toujours différent.

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Dans la matinée le bateau arrive à Breves,

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première petite ville, apparemment sans charme, point de débarquement des approvisonnements et montée à bord de quelques passagers, activité du bois dans ce petit port de l'île de Marajo.

 

le bateau ne va pas à quai mais s'immobilise au milieu du fleuve, un plus petit bateau l'accoste, quelques passagers montent emjambant les bastingages de manière acrobatique, un bébé passe de main en main; sur le toit de ce bateau des vendeurs de pain, de fruits, de victuailles, de glaces les transactions se font d'un bord à l'autre.

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de l'autre coté des pirogues ont accosté et toutes essaient de vendre leur produits pour 3 sous.

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Puis tout le monte s'écarte et le bateau repart.

Avant de monter à bord on nous avait conseillé de prendre de la nourriture, de l'eau, des fruits: " à bord on ne propose que du riz et des haricots, ce n'est pas très bon, il ne faut pas boire l'eau, qui est de l'eau du fleuve simplement filtrée". Tableau un peu inquiétant, s'apparentant à la survie. On avait donc fait les provisions.

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En fait il y a un coin abrité, bar avec 3 tables, à l'arrière qui vend toutes les boissons voulues, en bouteille, et des sachets de chips de banane ou autres choses à grignoter.

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Dès le début on nous prévient à l'heure du repas qui est servi au premier ponton dans une petite salle à manger

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( où l'on accède en traversant le dortoir des hamacs) où un monte-charge apporte de la "cuzinha" du dessous des plateaux en fait bien acceptables avec assiettes de poulet ou de viande et riz-haricots obligatoire dans tout le Brésil. On a eu le repas pour 5 euros. Repas à heures fixes 12 h et 19 h. Si on arrive à 12h 30, c'est trop tard ! comme ça nous est arrivé,

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et pourtant le serveur nous a fait asseoir et a recommandé pour nous chacun une assiette, que l'on a mangé sous une image pieuse et la copie du psaume 23 !

on reprend la contemplation des rives.

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Le bateau emprunte parfois des bras de fleuve très étroits et on pourrait presque toucher des branches, mais lorsque le lit s'élargit, il navigue toujours près de la rive, louvoyant facilement d'un bord à l'autre pour éviter le courant contraire au milieu.

on commence à voir pas mal de scieries et des trains de bois tractés sur le fleuve.

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Des zones manifestement déboisées.

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Quelques villages d'une dizaine de maison

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avec l'église en bois au bord de l'eau.

Dans la nuit il a beaucoup plu et on voit sortir de la forêt des cours d'eau noire, chargés de l'humus de la forêt; petit "partage des eaux" a minima.

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Avec une grande habileté des piroguiers viennent tenter de vendre à bord leur marchandise:

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pirogues Amazone

ils s'approchent à la rame sur le trajet du bateau et lorsqu'ils sont près d'être touchés,


pirogues Amazone

ils harponnent avec un crochet métallique un des vieux pneus qui entourent la coque et se font happer en pleine vitesse, amarrent leur pirogue et grimpent à bord, repartent aussi facilement leurs affaires faites.

24 heures plus tard,

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l'escale d'Almerim, sur le cours de l'Amazone, ville plus importante (c'est là que le RIDS doit faire les formalités de sortie du Brésil)

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On accoste à quai, les amarres sont fixées à des pieux qui plient de maniére inquiétante, on a l'impression que le bateau va partir avec tout le ponton de bois !

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Échanges de passagers, de marchandises, on descend avec d'autres, acheter des pasteis (chaussons à la viande), tout à coup alerte ! le bateau part, sans prévenir. Course jusqu'à la planche de bois qui est enlevée juste derriére nous. Un touriste à raté le départ, le bateau fait une legère manoeuvre pour se rapprocher et le récupérer. Tout se passe à la bonne franquette, bien informel.

Après un coucher de soleil superbe sur l'Amazone

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Nouvel arrêt à la nuit dans le village de Prainha,

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des gamins se précipitent pour vendre leurs "pasteis". Effervescence autour du bateau à quai.

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La vie à bord se déroule au niveau du pont supérieur, étroit, juste un passage devant les chaises en plastique que chacun tente d'occuper, soit sur le bord le plus intéressant, soit à l'abri du soleil ou de la pluie. Le point de rencontre est le bar à l'arrière dont la porte est calée ouverte par un gros haut-parleur qui hurle sa musique dès le matin. Certains brésiliens passent la journée assis à côté !! pour nous la question est de trouver le point le plus éloigné et abrité de ce tintamare assourdissant.

la plupart des passagers sont brésiliens, les quelques touristes se reconnaissent rapidement. nous sympathisons rapidement avec Hans, suisse-allemand, la soixantaine, qui parcourt le Brésil en bus et en bateau. Grand voyageur il semble avoir tout vu, y compris la Corée du nord; ses meilleurs souvenirs: l'Antarctique et Bora-Bora. Mais c'est un amateur de vin et il a tenu à ouvrir sur le pont une bonne bouteille de vin chilien qu'il nous a fait partager (excellents les vins chiliens), au coucher de soleil magnifique sur les rives de l'Amazone: "c'est la vie", dit-il.

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Ayrton jeune brésilien mais vivant et travaillant en Suisse, informaticien, brillant, polyglotte, très ouvert, et sympathique, accompagné de son amie, rencontrée au cours de son voyage, une jeune Allemande "bourlingueuse", qui a traversé seule (!!) toute l'Afrique et continue vers l'Australie. Rencontre intéressante d'un jeune étudiant brésilien en géologie, avec qui j'ai discuté pendant 2 h, tant bien que mal en portuguais ! Toute une vie relationnelle s'installe en quelques heures.

Après Almerim le paysage change,

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d'abord des reliefs au loin,

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puis un paysage inondé, bas, de type camarguais,

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les enclos sont submergés en cette saison.

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le bateau passe d'un bras de riviére étroit á la partie la plus large de l'Amazone dont on ne voit qu'à peine la rive opposée.

le 26 vers 14 h Santarem est en vue.

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Le bateau accoste sur un quai qui ne donne sur rien,

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sinon un chemin de terre et de cailloux, où les véhicules ne peuvent descendre et non pas au port. On nous dit que le commandant du bateau a des intêrets ici.

Adieu à nos rencontres de navigation. Miguel et Takekon, nos guides pour Santarem et Alter do Chão sont là. Nous avons 8 heures de retard, ils sont là depuis 6 heures du matin.

 

 

 

 

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