Malocas
malocas est le nom de ce type d'habitat rond et collectif des tribus indiennes.
Clichés du musée Amazonico de Manaus
Nous en avons rencontré à Santarem. C'est l'habitat traditionnel des tribus indiennes, habitat collectif où chaque famille occupe un segment.
Nous avons organisé quelques jours en forêt amazonienne, à une centaine de km de Manaus, dans un gite, un "lodge" (lodge = hutte d'indien)
Bruno est venu nous chercher à Manaus, une centaine de km de route, puis 30 mn de piste jusqu'à l'embarcadère:
puis 1 h de pirogue à moteur jusqu'à Malocas, où tous déplacements se feront désormais à la rame, à pied, en pleine forêt.
Accueillis par Bruno et son équipe, le cuisinier, l'entretient des bâtiments ( les batiments en bois doivent être reconstruits tous les 3 ans : les termites !), et pour nous surtout Mateus, indien qui connait la forêt et la nature comme sa poche et qui sera avec nous en permanence pendant ces 4 jours. Nous avons la grande chance d'être les 2 seuls hôtes de Malocas pendant ces jours et d'avoir l'équipe à notre disposition. En outre lors des sorties en fôret, il est, nous dit Mateus, impossible d'avoir le silence, l'immobilité, la discrétion nécessaires avec un groupe. Le jour de notre départ arrivera un groupe de 23 personnes.
les sorties en forêt ne sont pas totalement sans risque et Bruno vantait les mérites de Mateus et se réjouissait, grâce à lui, d'être un des rares gites à n'avoir jamais eu d'accident.
Clichés aériens de Malocas
le bâtiment commun.
ce type d'habitat est reproduit et utilisé par le "lodge Malocas" qui nous accueille à 1 heure de pirogue du plus proche village et sans autre accès, terrestre.
Tout de suite premier contact avec la densité de la forêt primaire
à la rencontre d'indiens chasseurs
avec des armes artisanales
la gachette est un morceau de bois qui lâche un élastique
et ça fera le repas du soir
aussi exploitant de la terre culture du manioc
et matériel tout aussi artisanal pour traiter le manioc
première découverte des merveilles de la forêt: les mygales, l'écorce détrempée qui s'enflamme, etc
que peut-on demander de plus !
soirée, sans pluie, autour d'un bon feu.
Pour nous mettre en condition pour la nuit on nous apporte
une de ces bestioles qui trainent partout ici...
heureusement on ne les verra pas à la lueur des bougies
le lendemain matin départ en pirogue, il a bien plu cette nuit:
la technique est simple et très efficace: un balancement énergique qui vide une bonne quantité d'eau à chaque fois. Il suffira de quelques coups d'éponge pour terminer
on part à la pêche aux piranhas; on reviendra bredouille, les eaux sont trop hautes.
et exploration en barque de la forêt inondée
d'étranges nids d'oiseaux; on devine au loin un toucan, dont les cris résonnent dans toute la forêt
le fleuve est un miroir qui joue au graphiste
capture d'un oiseau de nuit effaré, aussitôt relaché.
retour à la nuit.
le lendemain
la journée débute sous une pluie amazonienne
après la pluie, la journée reste grise.
Dans l'après-midi départ en pirogue pour une nuit en hamac dans la forêt amazonienne
avec avitaillement, hache et machette, hamacs et moustiquaires, etc.
Mateus cache le moteur dans les herbes pour 24h et tire le bateau au sec.
après 30mn de marche dans la forêt
abri traditionnel en branches de palmier, sous lequel sont tendus les hamacs
dès l'arrivée, Mateus allume un feu à l'aide d'une bougie, malgré le bois détrempé.
en quelques coups de machette ou de canif il nous fabrique, cuiller, pique,
bol en feuilles attachées avec des épines, plat en feuilles de palmier, etc...
des piquets fendus pour mettre des bougies.
Un peu plus bas une source claire permet de récupérer l'eau de boisson et pour faire cuire le riz.
les hamacs sont tendus entre 2 arbres, d'abord en dehors de l'abri, car il fait beau, sans menace immédiate de pluie. Les moustiquaires tendues par 2 petites branches.
les chaussures déposées à l'envers sur des piquets pour que ni l'eau, ni les bestioles n'y pénètrent, mais il faut vérifier quand même avant de les remettre !
Après le repas mangé debout: riz, saucisses grillées au feu, ananas, chacun intègre son hamac, Mateo a installé le sien un peu à l'écart. Le ciel est étoilé et Mateus nous dit qu'il n'y a pas de menace de pluie avant demain matin.
le feu continue de brûler et donne une clarté vacillante. Mateus va le réalimenter toute la nuit.
dans le noir de la nuit on voit tout-à-coup danser dans l'air une nuée d'insectes phosporescents, nuage phosphrescent agité et dans l'herbe quelques points phosporescents comme des vers luisants.
la forêt est pleine de bruits, d'oiseaux, de vent, de froissements. Un peu impressionnant quand même. On sait qu'il y a des jaguars et des panthères noires dans cette forêt, même si Mateus nous dit qu'il n'y en a pas dans ce coin-ci. Mais que si le feu repousse les singes et les gros animaux, il attire plutôt les serpents et les rongeurs. Dans la nuit on entend des bruits autour du campement. On entend Mateus qui se lève.
c'est un mucura, on ne l'a pas vu, mais le lendemain matin au lever tout les restes du repas avaient été mangés.
vers le milieu de la nuit, la pluie arrive, quelques gouttes dont je crois être protégé par les feuilles puis une vraie pluie tropicale. Mateus est debout, il déplace les hamacs pour les installer sous le auvent de palmes, qui ne suffira pas, on sort des grandes toiles en plastique qu'on étend au-dessus des moustiquaires, bonne protection mais chaque mouvement fait bouger le plastique, une fois ce sont les pieds, une autre fois la tête qui sont à la pluie, on tire d'un côté, on tire de l'autre, on sent l'humidité, la fraîcheur. Et puis il y a le ruisselement de la pluie le long du hamac: une rigole dans le dos, on a les fesses dans l'eau au fond du hamac, nouvelle solution à trouver: j'installe ma cape de pluie sous moi, dans laquelle je m'enveloppe. Avec toute cette humidité il commence à ne plus faire très chaud.Tant bien que mal j'arrive à me rendormir.
au petit matin, on réactive le feu. Les restes du repas du soir ont éffectivement été terminés par nos visiteurs de la nuit.
Mateus va chercher de l'eau à la source. Il nous fait du café filtré dans un morceau de tissu trempé dans l'eau bouillante. Il fait cuire des oeufs durs, et sort des biscuits (il aime le sucré dit-il). Tous ces dialogues avec Mateo se passent en portuguais et en anglais rudimentaire.
en s'éloignant pour chercher du bois il rencontre un serpent, qu'il pousse vers le campement à coup de long bâton. C'est paraît-il un serpent non venimeux, mais ici et maintenant, il ne nous est pas très sympathique quand même.
On range tout le campement, on laisse le matériel là pour partir faire 2 heures d'exploration dans la forêt épaisse. Mateus avance dans la végétation dense avec son inséparable machette. On avait pris la précaution d'acheter des bottes à Belem en vue de ces marches, on ne le regrette pas ! fourmis agressives, mygales, bestioles en tous genres, serpents, épines, tout cela est à portée de nos chevilles.
Nous avançons sans un mot. de temps à autre Mateus stoppe net, regarde, écoute, repart. On le suit se calquant sur ses attitudes. Tout à coup il s'arrête net le regard au sol, figé pendant un long instant. Puis il nous fait signe du bras nous indique à terre un endroit où on finit par distinguer un boa constrictor, en attente, immobile à quelques mètres. Lentement Mateus repart nous faisant signe de le suivre, grand détour. Le serpent n'a pas bougé. C'est un "petit" boa nous dit-il, environ 2,5 mètres.
rencontre avec le boa constrictor à quelques mètres, caché dans les feuillages, que Mateus a détecté aussitôt. Nous sommes impressionnés par sa faculté, à entendre, à voir, à distinguer, des serpents couleur de feuille au milieu des feuilles, immobile.
Au retour Mateus nous dessine et nomme quelques animaux que nous avons rencontrés.
retour à Malocas, l'embarcadère et au fond le malocas commun.
Les adieux
puis retour en pirogue à moteur vers Manaus sur un fleuve comme un miroir
retour par la piste
"interdit de stationner sur le trottoir"
jusqu'au retour à la civilisation, au premier village vers Manaus: Rio Preto da Eva